CBD en Italie en 2025 : Comprendre la Nouvelle Législation et ses Impacts Réels

CBD en Italie en 2025 : Comprendre la Nouvelle Législation et ses Impacts Réels #

Reclassement du CBD : le contexte réglementaire italien en 2025 #

Le paysage réglementaire italien a radicalement changé depuis avril 2025, à la suite de l’adoption d’un décret gouvernemental classant le CBD parmi les substances narcotiques. Cette mesure découle du nouveau décret Sécurité initié par la Première ministre Giorgia Meloni, qui assimile désormais toutes les fleurs de chanvre industrialisées, même avec un taux de THC inférieur à 0,6 %, à des substances stupéfiantes. La commercialisation, la production et la vente de tout produit oral au CBD ou de fleurs contenant ce cannabinoïde deviennent donc immédiatement interdites pour le grand public, hors prescription médicale.

La motivation de cette décision s’appuie sur le principe de précaution et s’alimente d’avis formulés par des organismes sanitaires italiens, qui pointent d’éventuels risques de toxicité hépatique ainsi que l’absence d’un système de contrôle harmonisé sur le territoire. On notera que seuls les produits finis à base de CBD de synthèse échappent à l’interdiction, une distinction qui soulève des interrogations sur la volonté de sécurisation effective versus une orientation réglementaire plus politique que scientifique.

  • Les produits oraux au CBD ne sont autorisés que sur ordonnance médicale.
  • Les fleurs de chanvre sont totalement prohibées, y compris en usage bien-être ou récréatif.
  • Le décret ne concerne pas les produits à base de CBD synthétique.
  • La Loi italienne s’écarte désormais nettement de la jurisprudence européenne, qui ne classe pas le CBD comme stupéfiant.

Conséquences économiques et sociales pour la filière du chanvre #

Le revers législatif italien affecte directement une filière en pleine expansion, autrefois considérée parmi les plus compétitives d’Europe. Près de 3 000 entreprises spécialisées dans le CBD et le chanvre voient leur modèle économique menacé d’extinction. L’interdiction subite expose plus de 20 000 emplois à un risque de disparition et porte un coup sévère à un chiffre d’affaires désormais estimé à 2 milliards d’euros par an pour la filière italienne.

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La vigueur du décret laisse peu de place à la transition : absence de délai pour l’écoulement des stocks, flottement juridique quant à la gestion des invendus, et incertitude sur la reconversion des salariés spécialisés. Les professionnels, réunis au sein d’associations comme Canapa Sativa Italia, dénoncent une approche idéologique, décorrélée des réalités du terrain et des besoins d’un secteur déjà fragilisé par des restrictions fluctuantes ces dernières années.

  • L’industrie du chanvre concernait, en 2024, divers segments : cosmétique, bio-construction, textile, alimentation et extraction.
  • La perte de marché italien risque d’impacter toute la chaîne d’approvisionnement européenne, l’Italie ayant joué un rôle de moteur pour le secteur du CBD.
  • Les syndicats et associations professionnelles multiplient les recours et mobilisations, sans obtenir de gel du décret.

CBD alimentaire et en complément alimentaire : le point sur la légalité #

La nouvelle réglementation prononce une interdiction stricte de la vente de CBD sous forme de denrée alimentaire, d’infusion ou de complément alimentaire. Cette position s’oppose frontalement à la dynamique européenne, qui considère depuis 2023 le CBD comme une substance n’ayant plus le statut de « nouvel aliment ». Lors des précédentes années, les produits alimentaires contenant du CBD bénéficiaient en Italie d’une zone grise juridique, avec une tolérance tacite pour certains produits non psychoactifs.

Désormais, seuls les médicaments à base de CBD conservent un accès légal, sous réserve d’une prescription médicale formelle délivrée par un professionnel de santé et validée auprès du Ministère italien de la Santé. Cette spécificité contraste fortement avec l’Allemagne, la Suisse ou la France, où la réglementation tend à s’adoucir suite à la reconnaissance européenne de l’innocuité du CBD sous certaines formes et concentrations.

  • Les compléments alimentaires contenant du CBD sont retirés des rayons italiens.
  • Les ventes en ligne provenant d’autres États membres font désormais l’objet de contrôles et de blocages douaniers renforcés.

Cette orientation génère un fort sentiment d’incompréhension et de frustration chez les industriels, qui pointent l’absence de preuve scientifique accablante quant à la dangerosité du CBD alimentaire, alors que la majorité des pays voisins poursuivent la libéralisation de ces produits.

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CBD et produits cosmétiques : ce qui reste possible légalement #

En dépit du tour de vis réglementaire affectant le marché alimentaire et thérapeutique, la commercialisation de cosmétiques au CBD demeure autorisée, sous réserve d’un respect strict du cadre européen imposé aux produits d’hygiène et de beauté. L’usage externe du CBD, en tant qu’ingrédient dans des préparations topiques, reste donc légal en Italie, à condition que le produit n’évoque pas d’allégation médicale ni ne contienne de substances listées comme stupéfiantes.

  • Les huiles de CBD enregistrées comme cosmétiques conservent une présence légale sur le marché, uniquement pour application externe.
  • Les industriels doivent veiller à ne pas associer le produit à un effet médical ou thérapeutique.
  • Seuls les extraits conformes à la réglementation européenne des cosmétiques figurent sur la liste des ingrédients approuvés.

Cette opportunité permet aux entreprises de continuer à proposer des articles à base de CBD, tout en limitant leur portée à l’univers cosmétique. De nombreux acteurs s’orientent vers l’enregistrement de formulations cosmétiques pour survivre à la mutation du secteur, anticipant un assouplissement futur ou une évolution du droit européen susceptible de peser sur la législation italienne.

Débats juridiques et avenir de la législation autour du CBD en Italie #

Face à la sévérité du texte, de nombreux acteurs ont déposé des recours devant les juridictions administratives italiennes. Les arguments avancés reposent sur l’absence de consensus scientifique probant quant à la dangerosité du CBD et sur l’existence de décisions européennes qui confirment le caractère non stupéfiant du cannabidiol, tant que le taux de THC reste en deçà des seuils légaux établis.

  • Le tribunal administratif du Latium a confirmé la légalité du décret malgré les recours, consolidant ainsi la nouvelle doctrine gouvernementale italienne.
  • La pression de la Commission européenne s’accentue, l’Italie s’exposant à des sanctions pour entrave à la libre circulation des biens et distorsion du marché intérieur.

Cette incertitude alimente un climat de contestation intense, avec des actions coordonnées des syndicats, des ONG et des parlementaires européens. Beaucoup anticipent qu’un réexamen du texte sera nécessaire à moyen terme, soit par alignement sur la jurisprudence européenne, soit par le biais d’ajustements nationaux en fonction de nouvelles données scientifiques.

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Alternatives pour les acteurs du secteur et comparaison européenne #

Sous la contrainte du décret, les entreprises italiennes du CBD redéfinissent leurs stratégies pour sauvegarder leur activité et maintenir leur savoir-faire. Parmi les options privilégiées, la relocalisation de la production ou du siège social vers des États membres plus permissifs apparaît comme une issue concrète, notamment vers la Slovénie, qui a mis en place en 2025 une réforme scientifique et médicale globale du cannabis. Cette approche ouvre des perspectives de développement pour l’industrie, tout en préservant la sécurité juridique des opérations.

  • La Slovénie propose depuis 2025 un accès réglementé au cannabis à usage médical et scientifique, avec des programmes de licences clairs et un contrôle renforcé pour les producteurs et distributeurs.
  • Les entreprises italiennes explorent la voie de la distribution à l’exportation vers des marchés encore ouverts, comme l’Allemagne ou l’Espagne, où la législation est davantage harmonisée avec les normes européennes.
  • La transformation des modèles économiques autour de la cosmétique au CBD permet de conserver une présence légale en Italie, en attendant une éventuelle réouverture du marché alimentaire ou bien-être.

À la lumière de ces évolutions, le contraste s’accentue entre une Italie de plus en plus isolée dans sa gestion du CBD et une Europe qui tend à favoriser la libre circulation de ces produits, sous réserve de contrôles sanitaires appropriés. Ce contexte pourrait, à moyen terme, inciter le législateur italien à revoir sa copie afin de ne pas perdre l’avantage compétitif acquis au fil de la dernière décennie.

Tableau comparatif : Statut du CBD en Italie et dans l’UE (2025) #

Pays Statut du CBD alimentaire/complement Statut des fleurs de chanvre CBD cosmétique Médicaments au CBD
Italie Interdit* sauf sur ordonnance Interdit Légal selon règlement UE Sur ordonnance uniquement
Allemagne Légal, sous conditions Toléré sous 0,2 % THC Légal Sur ordonnance
France Légal, sous conditions Toléré sous 0,3 % THC Légal Sur ordonnance
Slovénie Légal, cadre scientifique/médical Autorisé en usage médical/scientifique Légal Sur ordonnance et licences

*Hors produits pharmaceutiques sur prescription.

Conclusion : Notre analyse et perspectives pour la filière #

Cette nouvelle ère du CBD en Italie reflète un choix gouvernemental radical, en rupture avec l’esprit d’ensemble de la réglementation européenne. En classant le CBD comme substance stupéfiante, le gouvernement italien expose la filière à un effondrement économique et provoque d’importantes tensions juridiques et sociales. Cet isolement législatif, qui contraste avec la tendance à l’harmonisation européenne, contraint entreprises et consommateurs à reconsidérer leurs usages et leurs stratégies.

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  • La filière italienne devra investir dans l’innovation cosmétique ou orienter ses activités vers l’international pour survivre.
  • L’avenir dépendra d’un éventuel assouplissement sous la pression des institutions européennes et des jugements futurs, ainsi que de l’émergence de preuves scientifiques nouvelles.
  • Les consommateurs subiront la disparition quasi-totale des produits bien-être au CBD, sauf à recourir à l’importation ou à la médicalisation du produit.

Nous considérons que l’Italie risque de perdre sa place de leader dans le secteur du chanvre si elle persiste dans ce choix restrictif, face à une concurrence européenne de mieux en mieux structurée et scientifiquement encadrée. Ce dossier restera au cœur de nombreux débats, tant au niveau économique que juridique, jusqu’à l’émergence d’un vrai consensus européen sur la régulation du CBD.

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