CBD au Portugal : entre législation rigoureuse et marché dynamique en 2025 #

Encadrement légal du CBD au Portugal en 2025 #

Le CBD bénéficie d’un statut légal au Portugal, mais son encadrement réglementaire demeure strict. Selon la législation en vigueur, la teneur maximale autorisée en THC pour tout produit CBD est fixée à 0,2 %, conformément aux exigences européennes. La délivrance d’huiles de CBD ou de médicaments à base de cannabis médical est réservée aux patients munis d’une prescription médicale, condition sine qua non qui distingue le cannabis thérapeutique de l’usage récréatif. Ce cadre permet, depuis la loi de 2018, une prescription du CBD pour la gestion de la douleur chronique, les traitements oncologiques ou les troubles post-traumatiques, uniquement si les traitements conventionnels ont échoué.

Culture de chanvre industriel autorisée, sous réserve d’utiliser des semences certifiées par l’UE, tout en respectant le seuil de 0,2 % de THC.
Fleurs riches en CBD strictement interdites à la vente, indépendamment de leur taux de THC.
Le CBD cosmétique autorisé uniquement si le produit ne contient pas d’extrait, teinture ou résine de cannabis jugés stupéfiants.
Des produits ont été retirés du marché portugais en 2025, conformément à l’intervention d’Infarmed, l’organe national de régulation pharmaceutique.

Contrairement à une idée reçue, la simple présence de CBD ne garantit pas la mise sur le marché d’un produit. Le respect des normes européennes se combine à un contrôle local rigoureux, comme en témoignent les récentes décisions d’Infarmed touchant des marques connues telles que SVR ou Dermacol, dont certains cosmétiques à base de CBD ont été jugés non conformes et retirés des rayons. Nous constatons donc une harmonisation progressive avec les directives européennes mais une application stricte et spécifique aux réalités nationales.

Implications de la réglementation sur la commercialisation et l’usage du cannabidiol #

Les consommateurs portugais peuvent se procurer des huiles, crèmes, ou produits cosmétiques à base de CBD en pharmacie, magasins spécialisés ou en ligne, mais la vigilance reste de mise. Les produits autorisés doivent indiquer clairement leur origine, leur taux de THC, et répondre à des critères sanitaires précis. La disponibilité sur le marché fluctue en fonction des retraits décidés par les autorités sanitaires, ce qui impacte la diversité des gammes présentes dans les rayons. Les compléments alimentaires contenant du CBD doivent obtenir une autorisation préalable au titre de la réglementation européenne sur les Novel Foods, limitant l’accès à ce type d’offres.

Les boutiques vérifient systématiquement la provenance de leur CBD, privilégiant des filières contrôlées et certifiées.
Le recours à des laboratoires tiers pour analyser les lots mis sur le marché s’avère indispensable pour garantir la conformité.
Certains opérateurs, tels que Cibdol ou Endoca, ont adapté leurs lancements produits après avoir obtenu la validation des autorités sanitaires, prouvant la faisabilité d’un développement responsable.

Il demeure interdit de présenter le CBD comme un médicament ou d’annoncer des vertus thérapeutiques non validées par la communauté scientifique et les régulateurs. Cette barrière limite les discours commerciaux mais protège le consommateur d’allégations trompeuses. Les campagnes marketing, qu’elles soient en ligne ou dans les points de vente physiques, doivent donc être strictement informatives et éducatives, sous peine de sanctions. Ce positionnement réglementaire différencie clairement le Portugal de certains pays voisins, où des messages plus agressifs persistent.

La décriminalisation du cannabis et son impact sur la perception du CBD #

La décriminalisation des drogues adoptée en 2001 constitue un tournant pour la perception du cannabis et de ses dérivés au Portugal. L’usage personnel de petites quantités de cannabis, CBD compris, ne relève plus d’une infraction pénale mais d’une simple contravention administrative. Cette ouverture légale a favorisé l’émergence d’un climat de tolérance relative envers le cannabidiol, perçu comme une substance non dangereuse compte tenu de l’absence d’effets psychotropes.

Les premiers magasins spécialisés en CBD ont vu le jour dans les grandes villes portugaises dès 2019, profitant de cette dynamique décriminalisatrice.
Des associations de patients, telles que Cannativa, militent pour un accès élargi au CBD thérapeutique, plaidant pour une reconnaissance accrue de ses bienfaits.
Le marché du CBD médical s’est structuré autour des prescriptions délivrées pour les douleurs rebelles, l’épilepsie, ou encore la sclérose en plaques.

Ces évolutions sociétales s’inscrivent dans une volonté politique affirmée de dissocier l’usage médical et récréatif, tout en protégeant les usagers et en luttant contre les trafics illicites. Ainsi, le CBD bénéficie d’une image positive auprès de la population, perçu comme une alternative saine aux traitements classiques, même si l’encadrement demeure strict pour éviter les dérives commerciales.

Défis et perspectives pour le secteur du cannabidiol au Portugal #

L’essor constaté sur le marché du CBD au Portugal s’accompagne de défis réglementaires et commerciaux de taille. Si la demande explose, portée par des consommateurs en quête de bien-être naturel, seuls les acteurs capables de garantir une conformité totale peuvent pérenniser leur activité. Les opérations de contrôle menées par Infarmed en début 2025, ayant conduit au retrait immédiat de plusieurs lots de cosmétiques non certifiés, démontrent la volonté des autorités de protéger le marché et les usagers.

Le chiffre d’affaires généré par les ventes de produits à base de CBD a augmenté de 40 % entre 2023 et 2024 selon l’Observatoire portugais du cannabis, malgré une réduction du nombre de références en magasin.
Les enseignes historiques, telles que PharmaCanna, ont renforcé leurs équipes de conformité réglementaire pour anticiper les contrôles et garantir des formulations autorisées.
Les plateformes d’e-commerce spécialisées, comme Cannamexico.pt, ont investi dans la logistique et le service client pour répondre à une clientèle toujours plus informée.

Ce contexte offre des opportunités réelles à ceux qui investissent dans la traçabilité et l’excellence. En revanche, l’interdiction persistante des fleurs, la restriction sur l’entrée de nouveaux compléments alimentaires et la multiplicité des normes européennes constituent des obstacles à l’entrée sur le marché pour les nouveaux venus. Notre analyse met en lumière une tendance vers une professionnalisation accrue du secteur, où la connaissance fine de la législation fait toute la différence.

Conseils pratiques pour les consommateurs et entreprises intéressées par le CBD portugais #

Pour profiter sereinement des bienfaits du CBD au Portugal, la prudence s’impose tant côté achat que commercialisation. Les meilleurs produits sont issus de filières tracées, contrôlées, et affichent systématiquement le taux de THC, les analyses de laboratoire et l’origine du chanvre. Les consommateurs avertis vérifient la présence de certifications (telles que ISO 22000 ou GMP) et privilégient les circuits officiels, pour minimiser les risques sanitaires ou juridiques.

Privilégier des marques ayant pignon sur rue, telles que PharmaCanna, Naturecan.pt ou Green Swallow, régulièrement contrôlées par Infarmed.
Analyser l’étiquetage en détail, notamment la mention du lot, l’origine, la concentration en CBD, et la conformité avec la réglementation Novel Food pour les compléments alimentaires.
Contacter les fabricants pour obtenir les certificats d’analyse, souvent disponibles sur demande.
Pour les entreprises, prévoir un audit juridique annuel et un partenariat avec des avocats spécialisés en droit pharmaceutique ou des consultants en conformité européenne.

Nos recommandations s’accompagnent d’une vigilance accrue sur les actualités réglementaires. À l’image du retrait surprise des cosmétiques SVR et Dermacol en février 2025, les évolutions du marché peuvent être rapides et impacter l’activité des distributeurs soucieux d’éviter toute sanction. Maintenir une veille régulière sur les textes légaux, notamment via le site d’Infarmed ou ceux de la DGAV et de l’EFSA, permet d’anticiper et d’adapter ses pratiques commerciales en temps réel. Cette démarche proactive reste la clé pour saisir les opportunités tout en consolidant la sécurité des consommateurs.